Comment construire dans un contexte de crise post-séisme ou post-cyclone, mais également et surtout dans un pays avec son histoire, son environnement, sa culture et ses traditions ?

En créole haïtien, le lakou désigne l’espace commun à plusieurs maisons voisines dans lesquelles résident les membres d’une même famille. Le nom lakou vient de « la cour ». C’est un espace utilisé par tous, où se trouvent les lieux de la vie quotidienne tels que la cuisine, la latrine, le tombeau des ancêtres ou encore le temple dédié au loa (esprit vaudou) de la famille. La maison se compose de chambres réunies autour de la cour, reprenant la taille et l’organisation de l’habitat traditionnel.

La déforestation d’Haïti rend le bwa plé (essence de bois traditionnellement utilisé dans la construction) de plus en plus rare. Nous avons donc construit en béton sur la base de coffrage modulaire réutilisable. Chaque jour, le béton est coulé sur 60 cm puis les coffrages sont relevés de 60 cm.

Cette approche permet de respecter les traditions et l’organisation sociale tout en répondant aux défis environnementaux et structurels posés par les crises.